Implantée depuis 1981 à Oradour-sur-Vayres (Haute-Vienne), Scopema est l'un des des principaux fabricants européens spécialisés dans les sièges et banquettes pour camping-car. Cette SCOP continue son envol : doublement de la surface de production et recrutements à venir.
L'histoire de Scopema débute avec le dépôt de bilan de la société Rib Auto en 1981, fabricant d'équipement pour auto et moto, et l'envie de six ouvriers de conserver leur savoir-faire dans la sellerie automobile. Avec leur prime de licenciement, ils créent Scopema. Leur gamme de produits se développe rapidement, avec des sièges ergonomiques pour automobile et des banquettes convertibles pour camping-car. En 1968, un virage est pris : focus sur le marché du camping-car et arrêt du secteur moto. La gamme de banquettes s'étoffe et est constamment améliorée. En vingt ans, Scopema est devenu le leader de la banquette convertible en Europe.
Une progression continue
A partir de 2006, la société s'installe sur un nouveau site de production et développe un nouveau système de banquettes avec ceintures 3 points intégrées au dossier (dépôt de brevet européen). "La quasi-totalité de notre production est constituée de sièges, d'embases tournantes (les sièges avant pivotent afin d'organiser un nouvel espace) et de banquettes à 2 ou 3 places", argumente Gilles Ribette, gérant.
En 2015 et 2018, deux extensions du site de production s'opèrent. Aujourd'hui, la barre des 120 banquettes et 550 embases tournantes par semaine est franchie. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : "Notre chiffre d'affaires double tous les trois-quatre ans : de 2 millions en 2010 à 4 millions en 2014 puis à plus de 8 millions en 2018. Et en 2019, nous en étions déjà à plus de 10 millions d'euros.".
Une croissance constante qui ne faiblit pas. "Nous sommes devenus un acteur incontournable sur le marché de l'aménagement des petits fourgons dans plus de 25 pays, de l'Islande à l'Afrique du Sud, en passant par l'Allemagne, le Japon et surtout la Grande-Bretagne, pays exportateur privilégié. 80% de notre activité est réalisée à l'export."
Mais la fabrication a besoin de place ! D'ici 2021, un nouveau bâtiment de 10 000m2, adapté à cette croissance exponentielle verra le jour. L'ancien site sera conservé et réhabilité pour répondre à de nouveaux besoins : développer la formation pour faciliter les recrutements, intégrer de nouveaux métiers pour rapatrier une partie de la production actuellement sous-traitée, installer un banc d'essai pour faire les crash-tests, etc. "Les contraintes d'homologation étant de plus en plus importantes, nous avons besoin de pouvoir faire nos propres crash-tests. Nous gagnerons en efficacité et en rentabilité, surtout pour les normes nord-américaines, notre prochain enjeu."
Les clefs du succès
Scopema compte 43 salariés (dont 28 associés) et une vingtaine d'intérimaires. Elu depuis 2002, Gilles Ribette en est à son cinquième mandat de gérant. "Une coopérative ne nous appartient pas, on ne fait qu'y passer et la transmettre aux générations qui nous succèdent. Nous mettons nos compétences en commun pour assurer le développement de l'entreprise en faisant évoluer la qualité de nos produits", commente-t-il.
La qualité et la fonctionnalité des produits ont joué en leur faveur tout comme leur robustesse, leur confort, leur fiabilité et sécurité. "Nous avons su nous adapter à de nombreuses normes. Nous composons avec les homologations des autres pays tout en respectant le niveau toujours plus exigeant des normes européennes. Nous pouvons ainsi être présents sur les cinq continents. Nous sommes encore à la limite de l'artisanat et de l'industrie. Même en optimisant les techniques, nous avons besoin d'un savoir-faire manuel. Nous fabriquons les sièges de A à Z avec une partie sellerie (coupe de tissus, de mousse, assemblage des pièces de finition, etc.) et un atelier dédié à l'ossature métallique." Les deux principaux métiers sont les piqueuses mécaniciennes, "les couturières" et les soudeurs.
"A Saint-junien, il y a une tradition gantière mais beaucoup de couturières sont ou partent à la retraite. Il existe un réel enjeu de recrutement pour toute cette filière. A l'avenir, j'aimerais former des candidates sur place car nous avons un savoir-faire spécifique à nos produits. Et nous allons avoir besoin de recruter une quinzaine de personnes", précise M. Ribette. "Nous allons passer le cap des 50 salariés avec le nouveau bâtiment et nous envisageons d'être 80 à 85 personnes d'ici 2024."
Texte de la Scop: La Navette